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Épidémie de mpox : risques actuels et mesures de prévention pour la Belgique

Actualités - 29/08/2024
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Auteur(s): 
Edelhart Kempeneers


Le 14 août 2024, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de mpox causée par le clade Ib constituait une urgence de santé publique de portée internationale. L’augmentation du nombre d’infections en Afrique laisse présager que de nouveaux cas apparaîtront également dans d’autres pays, dont la Belgique, au cours des prochains mois. Le Risk Management Group (RMG) belge a établi un plan d’action le 19 août 2024 et les lignes directrices destinées aux professionnels de santé, telles que les mesures d’isolement et l’utilisation d’équipements de protection individuelle, ont été mises à jour par Sciensano.

Contexte de la mpox


La mpox, anciennement connue sous le nom de « variole du singe », est une maladie causée par l’orthopoxvirus simien, qui appartient au genre Orthopoxvirus. Elle se distingue par deux types principaux : le clade I et le clade II. Le clade I, en particulier le clade Ib, est associé à des cas graves et à des taux de mortalité plus élevés. Jusqu’en 2022, la mpox était principalement confinée à l’Afrique centrale et à l’Afrique de l’Ouest, mais des infections ont depuis été signalées en dehors de l’Afrique, y compris en Europe. Le clade IIb a provoqué une épidémie en 2022, en particulier parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Depuis juillet 2024, les premières infections par le clade Ib en dehors de l’Afrique ont été signalées.

Comment la mpox se transmet-elle ?

La mpox peut toucher tout le monde et se transmet par contact physique étroit, comme les étreintes, les baisers et les rapports sexuels. Bien que la plupart des infections surviennent chez les HSH, la mpox n’est pas exclusivement transmise par voie sexuelle. Le virus se propage par contact direct avec la peau, les fluides corporels, les muqueuses, les gouttelettes respiratoires et, dans des cas plus rares, les surfaces contaminées.

Symptômes de la mpox

La période d’incubation de la mpox varie entre six et treize jours. Les premiers symptômes de la maladie sont généralement de la fièvre, des céphalées et de la fatigue, suivis d’une éruption cutanée qui s’étend à tout le corps. L’éruption cutanée passe par plusieurs stades, se présentant d’abord sous forme de macule pour évoluer vers une pustule, et elle guérit au bout d’environ douze jours. La plupart des cas sont bénins et guérissent en deux à quatre semaines, mais les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes souffrant de troubles immunitaires courent un risque plus élevé de complications.


Figure 1 : Exemples d’éruptions cutanées. Source : Institut de Médecine Tropicale.

Situation en Belgique

Jusqu’au 19 août 2024, 812 cas de mpox ont été signalés en Belgique, dont 52 % en Flandre, 37 % à Bruxelles et 12 % en Wallonie. La plupart des patients étaient des hommes, et l’éruption cutanée, souvent située dans la région anogénitale, était le symptôme le plus courant. Seuls deux décès ont été signalés, tous deux chez des personnes présentant des problèmes de santé sous-jacents. La majorité des infections se sont transmises par contact sexuel.


Figure 2 : Nombre de cas en Belgique par région en fonction de l’apparition des symptômes de mai 2022 au 24 août 2024.

Mesures de prévention

Il est essentiel d’éviter tout contact physique étroit avec les personnes infectées pour prévenir la propagation de la mpox. Les professionnels de la santé doivent prendre des mesures de précaution strictes lorsqu’ils traitent des patients. Bien qu’il existe un vaccin (Imvanex®), aucune vaccination préventive n’est actuellement recommandée pour la population générale étant donné que le risque est faible.

Vaccination et traitement

Une vaccination antérieure contre la variole confère une protection jusqu’à 85 % contre la mpox. Le vaccin Imvanex® est utilisé off-label pour prévenir la mpox ou réduire la sévérité de la maladie après une exposition. Dans les cas graves, le médicament antiviral Tecovirimat® peut être utilisé. Actuellement, le Conseil Supérieur de la Santé ne recommande la vaccination qu’à des groupes à risque spécifiques, tels que les personnes souffrant de troubles immunitaires.

Classification des contacts et isolement

Les personnes qui ont été en contact étroit avec un patient atteint de la mpox sont classées comme présentant un risque élevé ou très élevé et doivent si possible s’isoler. L’isolement dure jusqu’à ce que toutes les lésions cutanées soient complètement guéries, ce qui peut prendre jusqu’à 21 jours. Il convient d’éviter le partage d’articles ménagers et les contacts physiques avec les membres de son foyer. L’utilisation d’un préservatif est recommandée lors de toute activité sexuelle pendant un certain temps après la guérison afin d’exclure toute propagation par le biais de sperme.

L’épidémie de mpox en Afrique entraîne un accroissement du risque d’importation de cas en Belgique, bien que le risque pour la population générale reste actuellement faible. Toutefois, les professionnels de la santé courent un risque plus élevé et doivent rester attentifs aux symptômes. Ils doivent par ailleurs prendre des mesures de précaution. La vaccination préventive n’est actuellement pas recommandée pour la population générale. De plus amples informations sur la mpox ainsi que les mesures de prévention et de gestion sont disponibles en cliquant sur les liens ci-dessous.

Plus d’informations sur senTRAL:

Sources :

  • SPF Santé - MPOX
  • Sciensano - Mpox
  • RAG - Coordination du Groupe d’évaluation des risques – Avis Mpox 22 août 2024