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Longues journées de travail et travail posté : risque de développer des pensées suicidaires

Actualités - 10/10/2024
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Auteur(s): 
Edelhart Kempeneers


Les longues journées de travail et le travail posté peuvent avoir un impact négatif sur la santé mentale des travailleurs, comme en témoignent des études indiquant un risque accru de voir se développer des pensées suicidaires. Cet article examine les principales conclusions d’une étude récente sur cette corrélation et souligne la nécessité de remédier aux facteurs de risque psychosociaux au travail.

Contexte : Risques psychosociaux au travail


Les pensées suicidaires sont une problématique grave qui peut déboucher sur des tentatives de suicide, en particulier chez les personnes en âge de travailler. Il est donc important de comprendre en quoi les conditions de travail, telles que les longues journées de travail et le travail posté, contribuent au risque de voir apparaître ce type de pensées. Les longues journées de travail sont associées à des problèmes tels qu’une fatigue excessive, des symptômes dépressifs et un risque accru de pensées suicidaires. Le travail posté, en particulier de nuit, est souvent à l’origine d’insomnies et de troubles émotionnels, ce qui rend les travailleurs particulièrement vulnérables à des troubles de la santé mentale.

Rôle joué par les heures de travail et le travail posté

Une nouvelle étude systématique et méta-analyse publiée dans le Scandinavian Journal of Work, Environment & Health indique que les personnes travaillant plus de 55 heures par semaine courent un risque 65 % plus élevé de développer des pensées suicidaires que celles qui travaillent moins de 40 heures par semaine. En outre, les personnes effectuant régulièrement des prestations de nuit présentent un risque 37 % plus élevé à cet égard que les personnes ne faisant pas de travail posté. Il est donc évident que les horaires de travail atypiques peuvent avoir un impact significatif sur la santé mentale des travailleurs.


Image : Méta-analyse de la corrélation entre les longues journées de travail et les pensées suicidaires. Source : Kim et al.

Recommandations en matière de prévention

Pour réduire le risque de développement de pensées suicidaires chez les travailleurs, il est essentiel de modifier les modes de travail. Parmi les actions qui peuvent s’avérer efficaces, citons la limitation des longues journées de travail, la mise en place d’horaires flexibles et l’amélioration de l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée. La mise en place de bilans de santé réguliers avec le médecin du travail, de questionnaires psychosociaux et d’évaluations des risques peut également permettre d’identifier les travailleurs particulièrement à risque et de leur apporter un soutien en temps utile.

Les conditions de travail telles que les longues journées de travail et le travail posté augmentent le risque de problèmes de santé mentale et de pensées suicidaires. Les programmes de prévention, combinés à des mesures visant à réguler les heures de travail, peuvent contribuer à réduire les pensées suicidaires et à préserver la santé mentale des travailleurs.

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Source :

  • Kim J et al. The association between long working hours, shift work, and suicidal ideation: A systematic review and meta-analyses. Scand J Work Environ Health 2024; 50(7): 503-518.