Quatre ans après le début de la pandémie de Covid-19, de nombreuses entreprises reviennent sur leur politique en matière de télétravail. Malgré cela, le télétravail est encore bien plus répandu aujourd’hui qu’avant les confinements : le télétravail s’avère donc ne pas être seulement une mesure d’urgence temporaire, mais bien une pratique désormais ancrée dans les politiques de nombreuses organisations et entreprises. Le SPF Mobilité a calculé que cette (nouvelle) pratique du télétravail permet de réduire la distance parcourue quotidiennement par les navetteurs d’environ 34 millions de kilomètres. Il faut toutefois noter que la plupart de ces kilomètres n’auraient pas été parcourus en voiture, mais en train.
Le SPF Mobilité et Transports a publié la troisième édition de son enquête annuelle sur le télétravail en Belgique. Celle-ci a été menée d’août 2023 à juillet 2024 auprès de 4 250 travailleurs belges, dans le cadre d’une enquête plus large sur les déplacements domicile-lieu de travail. La première édition avait été publiée en 2022.
Sans surprise, l’apogée du télétravail est aujourd’hui derrière nous : 31 % des Belges font du télétravail encore au moins un jour par semaine, contre 33 % l’année dernière. C’est le cas de 32 % des Flamands, de 26 % des Wallons et de 45 % des Bruxellois. 68 % des télétravailleurs travaillent à domicile un ou deux jours par semaine, et les jours les plus populaires sont sans surprise les mercredis (44 %) et les vendredis (52 %).
Les moyens par lesquels les employeurs contribuent au télétravail restent généralement les mêmes :
• un ordinateur portable payé par l’employeur (75 % des télétravailleurs) ;
• un casque fourni par l’employeur (53 %) ;
• une indemnisation (partielle) de l’abonnement pour smartphone et/ou de l’abonnement Internet ;
• un bureau et une chaise de bureau (29 %) ;
• un écran supplémentaire (42 %) ;
• un clavier supplémentaire (44 %).
Plus de navetteurs en train qu’en voiture
L’enquête établit en outre quelques liens de corrélation. La proportion de télétravailleurs progresse à mesure que la distance entre le domicile et le lieu de travail augmente : au-delà de 50 kilomètres, près de 60 % des répondants font du télétravail au moins un jour par semaine. Parmi les navetteurs qui se déplacent en train, 63 % font régulièrement du télétravail.
Le télétravail semble par ailleurs inciter les travailleurs à faire des choix de mobilité durable : près d’un tiers des personnes interrogées considèrent le télétravail comme une source de motivation pour prendre les transports en commun (29 %) ou le vélo (27 %) au lieu de la voiture les autres jours. On observe toutefois une relation inverse très nette pour les navetteurs en voiture. À peine 26 % des personnes interrogées qui se rendent au travail uniquement en voiture déclarent faire du télétravail, et 33 % des navetteurs en voiture pratiquent le covoiturage.
Les télétravailleurs y voient également des avantages liés aux problèmes de stationnement et autres inconvénients de l’utilisation de la voiture (c’est le cas de 40 % des personnes interrogées). Grâce au télétravail, un certain nombre de répondants seraient davantage ouverts aux modes de transport alternatifs tels que le vélo (38 %) ou les transports en commun (28 %).
Outre les navetteurs en train, les autres usagers des transports en commun (33 %), les cyclistes (17 %) ou les travailleurs qui se déplacent à pied (18 %) sont moins enclins à faire du télétravail, comme le montre également cette enquête. Ce phénomène s’explique logiquement par le fait qu’une majeure partie des travailleurs de cette catégorie n’habite pas trop loin du lieu de travail.
Trente-quatre millions de kilomètres évités quotidiennement grâce au télétravail
Selon les calculs du SPF Mobilité, le télétravail permettrait de réduire le nombre de kilomètres parcourus chaque jour de 34 millions, dont 16 millions en voiture. Cette estimation est basée sur la distance domicile-lieu de travail et le nombre de jours de télétravail par semaine communiqués par les répondants de l’enquête, d’une part, et sur le nombre total de travailleurs en Belgique, d’autre part.
En collaboration avec l’institut VIAS, le SPF Mobilité a développé un outil en ligne permettant aux employeurs, aux travailleurs et aux indépendants de calculer les économies d’argent, de temps de déplacement, de kilomètres parcourus et de CO2 qu’ils pourraient réaliser en pratiquant (davantage) le télétravail.
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