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Les TMS n’empêchent généralement pas les personnes qui en souffrent de continuer à travailler

Actualités - 19/07/2021
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Auteur(s): 
Edelhart Kempeneers - Attentia


Il suffit généralement de quelques simples mesures pour permettre aux personnes atteintes de TMS de rester au travail. L’EU-OSHA a publié une analyse exhaustive sur le travail avec des troubles musculo-squelettiques chroniques et s’en est inspirée pour éditer une fiche d’information et une infographie.

L’augmentation de l’âge de la population active en Europe s’accompagne d’une augmentation des risques de troubles musculo-squelettiques (TMS) chroniques chez les travailleurs. Moyennant un soutien approprié, les personnes souffrant de TMS chroniques peuvent toutefois continuer à travailler. Le rapport de 138 pages de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) explique en détail comment y parvenir, avec des exemples d’aménagements simples du lieu de travail et des conseils de bonnes pratiques pour une planification efficace du retour au travail. Une analyse conjointe de huit études de cas illustre comment la flexibilité, l’innovation, les essais et les erreurs peuvent apporter des solutions adaptées à chacun. Le rapport souligne enfin le rôle crucial d’une intervention précoce et d’une bonne communication entre travailleurs et employeurs. Tous ces points sont résumés dans une fiche d’information de quatre pages et une infographie.
 

Mots clés :

  • évaluation et réduction des risques
  • interventions précoces
  • approche positive et communication
  • facilité d’accès aux recommandations
  • mesures au travail : travail adapté ou changement de fonction - horaires adaptés - outils de travail - soutien


(illustration: EU-OSHA)

Conclusions pour le lieu de travail

Divers facteurs interviennent dans la gestion réussie des personnes atteintes de troubles musculo-squelettiques chroniques. Ces « facteurs de succès » incluent les recommandations suivantes :

- maintenez des normes de sécurité et de santé et une ergonomie adéquates, de manière à rendre le travail plus facile, plus sûr et plus sain pour l’ensemble de la main-d’œuvre et à promouvoir la santé et le bien-être ;

- concevez les lieux de travail pour les rendre plus inclusifs, avec des aménagements supplémentaires pour les travailleurs si et quand cela s’avère nécessaire ;

- en tant qu’employeur, gardez une attitude positive et mettez en place des politiques de soutien valorisant les travailleurs et leurs compétences, en les considérant comme un atout et non comme un problème. L’attitude positive des collègues est également importante.
Les travailleurs n’ont pas besoin d’être 100 % aptes au travail. Ce sont leurs capacités et non leurs handicaps qui doivent susciter l’attention ;

- intervenez rapidement lorsque des problèmes de santé surviennent, en mettant l’accent sur le maintien des travailleurs au travail plutôt que sur leur retour au travail une fois qu’ils ont quitté leur emploi ;

- veillez à maintenir une bonne communication entre le travailleur et l’organisation, de sorte que le travailleur se sente capable de signaler des problèmes et de discuter de ses besoins. Associez-y également son organisation syndicale ;

- développez, parmi le personnel des ressources humaines, les superviseurs et les cadres, la connaissance de l’état de santé du travailleur, ainsi que des connaissances et des compétences suffisantes sur le lieu de travail pour favoriser la poursuite du travail ou le retour au travail ;

- dans les cas individuels, utilisez une série de mesures telles que :
• l’ajustement des heures de travail (réduction temporaire ou permanente des heures, congés pour rendez-vous médicaux, heures de début ou de fin variables, horaire flexible), appliqué à l’ensemble du personnel ;
• le télétravail ;
• la fourniture d’équipements simples, par exemple pour rendre la position assise plus confortable, réduire la position debout ou rendre le travail sur ordinateur plus confortable et éviter les postures statiques ;
• l’aménagement de pauses pour se déplacer, s’étirer et se relâcher ;
• un contrôle plus individuel sur la manière dont les tâches sont effectuées, ou encore rotation des tâches physiquement plus fatigantes ou répétitives ;
• un emplacement de stationnement à proximité de l’entrée ;
• un retour progressif au travail en cas de congé de maladie ;

- prévoyez suffisamment de temps pour le processus, testez les mesures dans la pratique afin de déterminer ce qui fonctionne le mieux et revoyez les dispositions ;

- mettez en place des politiques de télétravail et d’horaires de travail flexibles pour l’ensemble du personnel.
Intégrez des mesures visant à faciliter le retour au travail et à soutenir les travailleurs ayant des problèmes de santé dans des politiques d’entreprise plus larges, car certains aménagements destinés à soutenir une personne peuvent profiter à tous les travailleurs. Une meilleure ergonomie du lieu de travail pour l’ensemble du personnel peut réduire la durée de l’absence pour maladie et faciliter la poursuite du travail ou le retour au travail.

Pistes stratégiques pour les services externes et les décideurs politiques

Le rapport propose les orientations politiques plus générales suivantes :

• mettez l’accent sur la soutenabilité du travail tout au long de la vie professionnelle, avec un meilleur soutien aux petites entreprises pour prévenir les risques professionnels et promouvoir la santé et le bien-être au travail ;
• orientez la politique vers la réalisation de lieux de travail inclusifs grâce à la conception universelle, y compris par la fourniture d’un soutien aux lieux de travail ;
• intervenez rapidement lorsque des problèmes de santé surviennent, en mettant davantage l’accent sur le maintien au travail plutôt que sur le retour au travail ;
• encouragez les cliniciens et les employeurs à se concentrer sur les capacités des travailleurs, et non sur leurs handicaps ;
• faites du retour au travail l’objectif de toutes les parties concernées, y compris comme résultat clinique ou objectif de traitement pour les professionnels de la santé. Encouragez les professionnels de la santé et offrez-leur une formation à cet égard ;
• adaptez les plans de retour ou de maintien au travail à chaque travailleur et fondez-les sur une évaluation ;
• donnez accès à un soutien externe, en particulier pour les petites entreprises, sous la forme de services et de programmes appropriés pour l’employeur et le travailleur pour ce qui concerne le processus de retour au travail, les plans individuels de retour au travail et les ajustements du lieu de travail ;
• fournissez des programmes de soutien multidisciplinaires couvrant la santé publique, les services sociaux et les services de l’emploi, et fournissez un soutien coordonné, y compris un soutien financier et technique, aux entreprises et à leurs travailleurs qui cherchent à retourner au travail - les travailleurs et les demandeurs d’emploi doivent avoir accès à une série de traitements et de thérapies, et les personnes qui craignent de reprendre le travail ou se sentent pessimistes à cet égard ont besoin d’être accompagnées ;
• améliorez l’accès aux services internes et externes de prévention et protection au travail, tant pour les employeurs que pour les travailleurs, afin de permettre une détection et une prévention précoces. Cela s’avère particulièrement important pour les petites entreprises et les « travailleurs atypiques » ;
• évitez le travail en silo grâce à une combinaison de mesures stratégiques, d’aménagements budgétaires et d’interventions.

Plus généralement, mettez davantage l’accent, dans la santé publique, sur les maladies chroniques ne menaçant pas la vie, en ce compris les troubles musculo-squelettiques, ainsi que sur les mesures de prévention et d’intervention précoces. Élaborez et soutenez des programmes de soins de santé prévoyant une intervention précoce pour les TMS.

Évaluez et traitez tout préjugé sexiste éventuel, par exemple dans l’accès aux services ou les obstacles à la poursuite du travail sur le lieu de travail.

Continuer à travailler lorsqu’on souffre de TMS grâce à des mesures appropriées

Une attitude et une approche appropriées de la part des employeurs, combinées au soutien des systèmes de santé publique et des services sociaux et de l’emploi, permettront à de nombreux travailleurs atteints de maladies chroniques de continuer à travailler. Même en l’absence de soutien externe, il existe de nombreuses mesures simples qui peuvent être prises pour aider un travailleur souffrant de troubles musculo-squelettiques chroniques à continuer à travailler. Une bonne communication entre le travailleur et l’employeur est essentielle pour trouver les bonnes solutions. En tant que facilitateur, le médecin du travail peut offrir l’aide nécessaire. Un conseil en ergonomie peut constituer une plus-value en cas d’aménagement du lieu du travail.

Troubles musculo-squelettiques chroniques: trouver les bonnes solutions pour rester au travail

Travailler lorsque l’on souffre de troubles musculo-squelettiques chroniques

Working with musculoskeletal disorders - Santé et sécurité au travail — EU-OSHA (europa.eu)

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