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Hydrogène : quels sont les risques spécifiques ?

Actualités - 14/09/2021
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Auteur(s): 
Adrien Grégoire


En vue d’atteindre la neutralité carbone, 14 pays en Europe ont inclus l’hydrogène dans leur plan de transition énergétique. Mais le recours à cette énergie implique néanmoins des risques spécifiques, que ce soit lors du reformage du gaz naturel, lors de sa production, de son transport, de son stockage ou de son utilisation. Mais quels sont ces risques auxquels il faut être attentif ?

Un stockage adéquat pour éviter les fuites

A la fois composé du plus petit atome existant et plus léger que l’air, l’hydrogène a la fâcheuse tendance d’essayer de s’échapper de son contenant. C’est pourquoi il faut redoubler d’attention quant à son contenant. Le matériel de stockage doit permettre d’emmagasiner suffisamment d’énergie et de supporter des pressions très élevées. Et comme si cela ne suffisait pas, l’hydrogène dégrade les métaux et les alliages, ce qui peut également occasionner des fuites. La procédure de maintenance et d’entretien des contenants n’est donc pas à prendre à la légère.

Risques d’incendie


Comparé au propane et à l’essence, l’énergie minimale d’inflammation de l’hydrogène dans l’air est plus de 10 fois inférieure. Autrement dit, une simple décharge électrostatique d’origine humaine est déjà suffisante. Ce qui nous permet de qualifier l’hydrogène d’extrêmement inflammable. De plus, la flamme d’hydrogène est quasiment invisible de jour, ce qui complexifie le travail des pompiers.
On n’insistera donc jamais assez sur la nécessité de procédures d’inertage dans les phases critiques (démarrage/arrêt y compris arrêt d’urgence) ainsi que sur les dispositifs d’arrêt des compresseurs permettent de réduire le risque de mélange hydrogène/air (ou oxygène pur).

Risques d’explosion


10 fois plus explosif que le propane, brûlant 7 fois plus que le gaz, on peut également affirmer que l’utilisation d’hydrogène implique d’importants risques d’explosion. Toutefois, à l’air libre ou en cas de bonne aération, la faible densité de l’hydrogène permet sa rapide dispersion à l’inverse des nombreux gaz inflammables plus lourds que l’air (propane, butane…).

Analyse d’accidents liés à l’hydrogène

Une analyse française (ARIA) de 377 accidents à travers le monde impliquant de l’hydrogène a permis de faire les constations suivantes :
• 72 % sont des incendies ou des explosions, souvent associés à des conséquences humaines (158 sur 251 événements répertoriés en France) ;
• 28 % concernent des fuites d’hydrogène non enflammées ou des contraintes engendrées par l’hydrogène sur les matériaux, sans conséquence humaine.
• que ce soit pour des industries aux procédés éprouvés ou pour des applications nouvelles comme la mobilité, les risques liés aux propriétés physico-chimiques de l’hydrogène restent inchangés.

ARIA, Hydrogène et mobilité : pour un développement en sécurité, juillet-août 2021

Informations supplémentaires: Hydrogène gazeux : nouvel outil d’inspection