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L’absentéisme au travail dû à des problèmes de santé mentale augmente partout

Actualités - 10/08/2023
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Auteur(s): 
Edelhart Kempeneers - Attentia


Un rapport récent de Medex montre que la durée totale annuelle des congés de maladie pour cause de stress et de burn-out est toujours en augmentation en Belgique. L’absentéisme sur le lieu de travail est de plus en plus souvent dû à des problèmes de santé mentale, et ce phénomène touche le monde entier. L’organisation néerlandaise HSE Arbo Unie prédit que d’ici 2030, plus d’un tiers des travailleurs quitteront leur emploi en raison de problèmes liés au stress. Au cours du premier trimestre de 2023, plus de 26 % du nombre total de jours d’absentéisme aux Pays-Bas étaient dus à des absences pour des raisons psychologiques.

Commençons par les chiffres aux Pays-Bas. Les souffrances psychologiques ont une incidence croissante sur l’absentéisme des travailleurs néerlandais. Au cours du premier trimestre de 2023, plus de 26 % du nombre total de jours d’absence relevaient de la catégorie « absence pour causes psychologiques ». Ce type d’absence dure par ailleurs plus longtemps qu’auparavant, en moyenne dix jours de plus qu’il y a cinq ans. L’absentéisme pour raisons psychologiques est en hausse dans tous les groupes d’âge, mais il est relativement plus élevé dans le groupe des 25-45 ans (en nombre de jours d’absentéisme).

Nouveau record du nombre de jours d’absence


Le nombre total de jours d’absence est également préoccupant : il n’a jamais été aussi élevé au cours des cinq dernières années qu’au premier trimestre 2023. Ces chiffres d’Arbo Unie tranchent avec les récentes informations publiées dans les médias, qui suggèrent que l’absentéisme a diminué dans tous les secteurs au cours du premier trimestre 2023. Il est vrai que, dans l’absolu, il y a moins d’absentéisme parmi les collaborateurs. Toutefois, on recense nettement plus de jours d’absentéisme. En d’autres termes, moins de personnes sont malades, mais celles qui le sont le restent plus longtemps.

Hausse inquiétante chez les jeunes


Bien que l’augmentation de l’absentéisme pour causes psychologiques soit relativement la plus élevée dans le groupe des 25-45 ans, on constate également une augmentation significative de ce type d’absentéisme dans le groupe des moins de 25 ans. Cette situation préoccupe beaucoup Arbo Unie et de nombreux employeurs. La hausse des problèmes de santé mentale chez les adolescents et les jeunes adultes peut être due à la pression exercée par les réseaux sociaux, au cadre sociétal, ainsi qu’au manque de personnel empêchant un soutien et un accompagnement adéquats.

Le cercle vicieux de l’absentéisme

Le manque de personnel joue également un rôle important dans l’augmentation globale de l’absentéisme pour causes psychologiques. Il accroît en effet la pression sur les collaborateurs présents, qui se mettent ensuite eux-mêmes en arrêt maladie plus longtemps, ce qui entraîne un cercle vicieux difficile à briser.

Que peuvent faire les employeurs ?

Les employeurs ont le devoir de limiter les problèmes de santé mentale chez leurs collaborateurs. Prof. Dr Willem van Rhenen, expert en matière de stress et Chief Health Officer chez Arbo Unie, réitère son appel d’il y a quatre ans. Il est question de moins de contrôle, de plus de reconnaissance et d’appréciation et, surtout en période de pénurie, de plus de confiance et de liberté.

Tendances similaires dans d’autres pays

Au Royaume-Uni, l’impact financier de l’absentéisme dû au stress lié au travail a également augmenté de manière significative. Selon un rapport de Deloitte, le coût annuel total pour les employeurs de la mauvaise santé mentale de leurs travailleurs a augmenté de 25 % depuis 2019. En outre, les statistiques du Health and Safety Executive (HSE) au Royaume-Uni montrent que sur les 1,8 million de travailleurs souffrant d’une maladie liée au travail au cours de la période 2021-22, 914 000 ont lutté contre du stress, une dépression ou de l’anxiété. Plus de la moitié des journées de travail ont été perdues à cause de cela.

La Belgique ne fait pas exception

Les chiffres relatifs aux Pays-Bas reflètent la situation en Belgique. Un rapport récent de l’institution fédérale Medex, publié fin 2022, a montré que les maladies mentales liées au stress (« burn-out et stress ») constituaient le premier groupe de causes médicales d’arrêt de travail, passant de 36 % en 2020 à 40 % en 2021. Les chiffres de l’INAMI montrent que le nombre de travailleurs en incapacité augmente chaque année, et que l’augmentation relative la plus forte est celle de l’absentéisme pour cause de mal-être mental.

Les chiffres inquiétants en provenance des Pays-Bas et du Royaume-Uni sont tout aussi pertinents pour les employeurs belges. Non seulement ils constituent un avertissement sur les tendances possibles en Belgique, mais ils peuvent également servir de moteur à l’action. Les employeurs belges peuvent mettre en œuvre des politiques proactives afin d’éviter d’être confrontés à des défis similaires. En intervenant de manière précoce, ils peuvent préserver la santé mentale de leurs collaborateurs et accroître leur résilience tout en maintenant la productivité.

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