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Le mal des transports et les voitures autonomes

Actualités - 06/09/2023
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Auteur(s): 
Edelhart Kempeneers


De nombreuses personnes sont sujettes au mal des transports, une sensation désagréable qui pourrait s’intensifier avec l’arrivée des voitures autonomes et des systèmes de conduite semi-automatique. Ce phénomène peut également avoir un impact sur le travail.

Qu’est-ce que le mal des transports ?


Le mal des transports, ou cinétose, est un trouble résultant d’une déconnexion entre ce que nos yeux perçoivent et ce que notre vestibule (organe de l’équilibre situé dans l’oreille interne) ressent. Il survient souvent lorsqu’il y a une disparité entre le mouvement attendu et le mouvement réel.
Ce concept n’a rien de nouveau. Bien avant l’avènement de la voiture, il arrivait de se sentir mal en bateau. Les yeux se concentrent sur un point fixe, tel qu’un livre qu’on lit, tandis que le vestibule détecte le mouvement du bateau. Cela provoque un conflit visuel-vestibulaire dans le système nerveux central.
Une enquête menée par Ford révèle que 47 % des personnes interrogées se sentent mal à l’arrière d’un véhicule et 36 % à l’avant. Il existe une différence significative entre le conducteur et les passagers : 17 % seulement des personnes interrogées souffrent du mal des transports lorsqu’elles sont elles-mêmes au volant.

Symptômes

Le mal des transports peut se manifester de différentes manières :

• nausées et vomissements ;
• vertiges ;
• vision trouble ou maux de tête ;
• pâleur ;
• transpiration excessive ;
• hypersalivation.

Au bout d’un certain temps, il arrive de s’habituer à ce phénomène, ce qui se traduit par une diminution des symptômes. En mer, on dit alors qu’on a le « pied marin ». Cela peut toutefois entraîner une instabilité posturale par la suite, avec un risque accru de chute.
Du point de vue de la sécurité, la fatigue constitue un symptôme encore plus important susceptible de se manifester en voiture. La somnolence soudaine et temporaire que ressentent souvent les passagers et, dans une moindre mesure, les conducteurs, peut être une forme déguisée du mal des transports.

Sensibilité individuelle

L’intensité et la combinaison des symptômes peuvent différer en fonction de facteurs individuels. La réaction varie considérablement d’un individu à l’autre, sous l’influence de :

• L’âge : Les enfants de 2 à 12 ans sont les plus sensibles.
• Le sexe : Les femmes peuvent être jusqu’à trois fois plus sensibles que les hommes.
• La culture et les origines ethniques : Des études suggèrent certaines variations.
• L’état de santé : Les personnes souffrant d’un manque de sommeil, de fatigue ou de certaines pathologies peuvent être plus sensibles.

Les personnes dont le système de l’équilibre est défaillant, comme certains malentendants, sont totalement immunisées contre le mal des transports.

Le mal des transports et les voitures autonomes

Les voitures autonomes ajoutent une nouvelle dimension à cette question. Si les conducteurs souffrent généralement peu du mal des transports en raison de leur fonction de contrôle et d’anticipation, la situation va changer avec les véhicules autonomes. Tous les occupants d’un véhicule, y compris celui installé à la place du conducteur, deviennent des passagers, plongés dans des activités virtuelles comme le visionnage d’un film. Cela peut accroître le risque de mal des transports. Ce phénomène peut d’ailleurs déjà se produire aujourd’hui, compte tenu des systèmes semi-automatiques d’aide à la conduite. Les voitures équipées de ce dispositif sont autonomes pour un nombre limité de manœuvres et fournissent par exemple une assistance au stationnement et au respect des marquages au sol.

Recherche et développement

L’organisation néerlandaise TNO participe activement à la recherche sur le mal des transports, en analysant les réactions corporelles afin de fournir des informations sur les voitures autonomes. Des simulateurs comme Desdemona imitent des mouvements complexes pour aider les chercheurs à comprendre ceux qui provoquent des nausées. L’objectif final est d’optimiser les véhicules autonomes afin de minimiser l’inconfort de leurs occupants.

Conseils contre le mal des transports

Voici quelques suggestions pour minimiser les désagréments dus à ce phénomène :

• Maintenir un mode de conduite souple.
• Adopter une position offrant une bonne visibilité.
• Distraire son esprit.
• Envisager un traitement médicamenteux.
• Veiller à son alimentation avant et pendant le trajet.
• S’appuyer contre la vitre de la voiture.
• Choisir stratégiquement son siège.
• Assurer un apport d’air frais.

Comme le mal des transports peut aussi se manifester par de la fatigue, il est utile que les conseillers en prévention soient au courant de ces évolutions. Comprendre et prévenir le mal des transports peut favoriser le bien-être des travailleurs et réduire le risque d’accidents de la route.

Plus d’informations sur senTRAL :

Source (NL) :

  • TNO - Bewegingsziekten bewegen mee: van wagenziekte naar 'cybersickness'