Une nouvelle intéressante et inspirante en provenance des Pays-Bas : le gouvernement souhaite atteindre zéro accident du travail mortel. Comment entend-il y parvenir et est-ce réaliste ?
Environ 4 000 Néerlandais, soit pas moins de dix personnes par jour, meurent chaque année en raison de leur travail.
Le gouvernement estime que ce chiffre est inacceptable et a fixé un nouvel objectif : d’ici 2040, plus personne ne devrait mourir aux Pays-Bas des suites de conditions de travail comportant des risques.
La majorité des décès liés au travail est due à des années d’exposition à des substances dangereuses (plus de 3 000 décès par an).
En outre, 800 personnes succombent chaque année à des maladies cardiovasculaires dues à une charge de travail trop élevée.
Enfin, 50 à 70 personnes meurent chaque année des suites d’un accident sur le lieu travail.
Comment ? Quels ajustements la ministre sortante (un nouveau gouvernement est en cours de formation aux Pays-Bas) des Affaires sociales et de l’Emploi, Karien van Gennip, propose-t-elle pour parvenir à zéro accident du travail mortel ?
Ses propositions sont peu recherchées et peu innovantes :
- selon la ministre, les conditions de travail doivent être envisagées de manière fondamentalement différente ;
- il faut investir davantage dans la prévention ;
- les employeurs devraient mieux connaître la loi néerlandaise sur les conditions de travail (arbeidsomstandighedenwet) ;
- pour les travailleurs ayant une position vulnérable (travailleurs flexibles, travailleurs migrants), la sécurité ou l’insécurité doit pouvoir être abordée ;
- infliger des amendes et offrir des récompenses pour encourager les employeurs et les travailleurs à adopter un comportement plus sûr ;
- davantage d’entreprises devraient établir un inventaire et procéder à une évaluation des risques (IER).
Remarques Viser zéro accident du travail (mortel ou non) est en soi un objectif louable et une belle déclaration d’intention.
Mais est-ce réaliste ?
Dans le monde du travail, avec tous les risques professionnels qu’il comporte, un accident du travail est vite arrivé. Surtout si l’on considère que le travail est effectué par un humain qui peut faire des erreurs, être négligent et... prendre des risques !
Personne ne souhaite mourir au travail et c’est pourquoi l’accent mis sur les accidents du travail mortels et sur les moyens de les prévenir est tout à fait justifié.
L’argumentation de la ministre Karien van Gennip ne fait en tout cas pas une grande impression et semble être surtout un appel aux entreprises qui accordent peu d’importance à la sécurité à prendre désormais effectivement des mesures.
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