Question sur le fonctionnement
Autre(s) question(s)

Intéressé?

Souhaitez-vous avoir accès à de l'information pertinente en sécurité au travail, environnement et médecine du travail ?

Un nouvel arrêté royal paru au Moniteur belge impose des normes de produit pour les systèmes de purification de l’air éliminant les virus en aérosols (1)

Actualités - 02/05/2024
-
Auteur(s): 
Pieter Bolle, conseiller général à la direction régionale du Contrôle du bien-être au travail


Au début de la pandémie de Covid-19, les experts du monde entier se sont sérieusement mépris sur le mode de transmission de ce virus. Contrairement à ce qui a été largement proclamé, ce virus ne se transmet pas par les gouttelettes, qui retombent à une courte distance sous l’effet de la gravité, mais bien sous forme d’aérosols, de minuscules gouttelettes provenant des voies respiratoires et pouvant contenir des agents pathogènes, en plus de l’eau, du sel et des protéines.

Arrêté royal du 9 février 2024 portant les conditions de mise sur le marché de systèmes de purification de l’air dans le cadre de la lutte contre les virus en aérosol en dehors des usages médicaux (arrêté royal du 17 avril 2024)

Quels virus circulent dans l’air ?

Dans le cas des virus du SRAS-CoV-2, du SRAS-CoV-1 et du MERS, la transmission par voie aérienne a été clairement démontrée. De même, la transmission par voie aérienne de la rougeole, de la grippe, de la varicelle et de la tuberculose est bien établie. Il convient toutefois de noter que la tuberculose n’est pas causée par un virus, mais par une bactérie, le Mycobacterium tuberculosis. Le mode de transmission pour d’autres maladies reste encore incertain. Pour ce qui est des maladies respiratoires, il est admis de plus en plus communément que leur transmission s’effectue par les aérosols. Dans le cadre d’une étude menée localement pour sa thèse de doctorat, monsieur Joren Raymenants a prélevé pas moins de 29 agents pathogènes respiratoires différents dans l’air.

Pourquoi purifier l’air ?

Le modèle de Wells et Riley montre que la contagiosité de l’air diminue à mesure que les agents pathogènes sont éliminés de l’air. L’élimination des agents pathogènes se fait grâce à la ventilation, la purification de l’air, la décantation des aérosols et l’inactivation du pathogène avec le temps. Les deux seuls paramètres que nous pouvons donc contrôler pour l’ensemble de la pièce sont le niveau de ventilation et la purification de l’air. Selon ce modèle de Wells et Riley, moins il y a d’agents pathogènes dans la pièce, moins il est probable qu’une personne soit effectivement infectée.

Dans certains contextes, la diminution du nombre de germes dans la pièce constitue un avantage supplémentaire. Ceci est particulièrement intéressant pour diverses applications en laboratoire ou pour les espaces dans lesquels des produits alimentaires sont travaillés et emballés. Un air pur améliorera la qualité de tests ou de produits alimentaires spécifiques.

Quel niveau de purification ?

La loi du 6 novembre 2022 propose deux niveaux de référence. Le niveau de référence A renvoie ici à la purification de l’air. Ce niveau prévoit une ventilation de 40 m³/h par personne et éventuellement une purification de l’air, avec une ventilation d’au moins 25 m³/h. Bien qu’il soit techniquement tout à fait possible de maintenir les émissions de polluants à un faible niveau dans un espace intérieur et d’éliminer ensuite les particules et les gaz nocifs, cette solution est toutefois assez coûteuse et plutôt réservée aux stations spatiales ou aux sous-marins. Dans un cadre de travail normal, le Code du bien-être au travail prévoit encore aux articles III.1-34 et III.1-35 que l’employeur est tenu d’assurer une ventilation suffisante.

Tous les locaux ne disposent cependant pas d’une ventilation suffisante. Pour les locaux qui n’ont pas été construits, rénovés ou restaurés après le 1er janvier 2020, il est prévu à l’article III.1-34, § 4 que l’employeur doit établir un plan d’action afin d’améliorer la qualité de l’air intérieur à court, moyen et long terme. L’utilisation de systèmes de purification de l’air peut s’inscrire dans une telle stratégie, étant donné qu’il est possible de commander de tels systèmes et de les brancher simplement dans la prise de courant lors de la livraison. En d’autres termes, il est possible de mettre en place un système de purification de l’air en attendant de prévoir (une plus grande) ventilation. Si la ventilation est faible ou inexistante, il vaut mieux en tenir compte avant d’effectuer votre achat : en effet, il est alors préférable de rechercher un système de purification de l’air qui élimine également d’autres polluants tels que les particules fines. C’est le cas des systèmes qui utilisent par exemple des filtres HEPA ou une précipitation électrostatique. Les gaz peuvent également être en partie éliminés par des filtres à charbon actif. Il est cependant conseillé de procéder à des contrôles à l’aide d’un appareil de mesure approprié tel qu’un capteur TVOC, qui indique la quantité totale de composés organiques volatils dans l’air.

Le niveau de purification de l’air de l’appareil installé devrait être d’environ 40 m³/h par personne présente. Si l’on souhaite utiliser la purification de l’air pour lutter contre les maladies infectieuses aéroportées, il est préférable de s’inspirer de la norme ASHRAE 241. Afin de maintenir les infections sous contrôle, cette norme prévoit une ventilation ou une purification de l’air de 15 litres par seconde et par personne dans un environnement de bureau, soit 54 m³/h par personne. Pour une salle de classe, la norme recommande en revanche une ventilation ou une purification de l’air de 72 m³/h par personne. Pour une salle d’attente dans le secteur de la santé, il est même recommandé de prévoir une ventilation ou une purification de l’air de 162 m³/h par personne.

Plus d'informations sur senTRAL :