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De nouvelles prothèses et de nouveaux exosquelettes repoussent les limites physiques

Actualités - 28/05/2024
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Auteur(s): 
Geert Van Cauwenberge


Les progrès de l’intelligence artificielle, de la robotique et de la neuro-électronique sont également une bonne nouvelle pour les personnes en situation de handicap physique ou les travailleurs qui doivent effectuer des tâches lourdes.

Alors que les robots humanoïdes bénéficient d’une grande couverture médiatique et que des milliards de dollars leur sont consacrés, le domaine connexe du développement de prothèses et d’exosquelettes reste un phénomène peu médiatisé. Pourtant, de grands progrès y sont aussi réalisés.

 

Une travailleuse d’une usine Renault en France travaillant avec un exosquelette. ©AFP

« Les défis sont essentiellement les mêmes. La priorité est de concevoir du matériel qui combine efficacité, légèreté et faible consommation d’énergie. Tout comme un robot, une prothèse ou un exosquelette doit pouvoir gérer facilement des mouvements inattendus », explique Lennert Vierendeels, qui a quitté son poste de chercheur au laboratoire de robotique BruBotics de la VUB pour devenir entrepreneur. Avec son spin-off Huskk, il souhaite commercialiser des exosquelettes de pointe qui doivent littéralement alléger le travail des travailleurs ayant une profession physiquement exigeante.

Prothèse de pied

Le laboratoire de la VUB a déjà produit un autre spin-off : Axiles Bionics, fondé par Pierre Cherelle, commercialise une prothèse de pied qui procure une sensation bien plus naturelle que les prothèses classiques. Le secret principal réside dans l’articulation de la cheville, qui, grâce à l’association d’un ressort et d’un moteur électrique, est capable de fournir rapidement de grandes performances. Ainsi, le pied artificiel imite la souplesse d’un pied humain. Il contient également un logiciel d’IA qui aide à reconnaître le mouvement que le porteur veut précisément effectuer afin que le pied s’y adapte.

« Cette détection d’intention est un élément important des nouvelles générations de prothèses », précise Lennert Vierendeels. « Il s’agit d’une combinaison de capteurs intelligents, de données et d’IA. L’idéal serait d’établir une connexion directe avec le cerveau, mais aujourd’hui, il y a encore trop de controverses à ce sujet. Nous travaillons néanmoins avec le centre de recherche Imec sur des capteurs qui aident à la détection des intentions. »

Exosquelettes

Une technologie similaire est utilisée dans une nouvelle génération d’exosquelettes. Ce sont des armatures portables qui soutiennent les personnes dans des tâches exigeantes ou qui peuvent aider dans la rééducation après un accident.

Ici aussi, le confort de l’utilisateur est très important. Les travailleurs qui perçoivent un exosquelette comme gênant seront rapidement enclins à le laisser de côté. Pourtant, la technologie peut contribuer non seulement à rendre les gens plus productifs, mais aussi à prévenir les blessures et à réduire le coût de l’absentéisme et des demandes d’indemnisation pour les entreprises.

« De nombreux systèmes passifs existent déjà pour les applications statiques. Aujourd’hui, il existe également des combinaisons qui permettent d’effectuer différentes tâches », indique M. Vierendeels. Avec sa start-up Huskk, il veut dans un premier temps mettre sur le marché une combinaison pour les travailleurs du secteur de la logistique. « Dans ce secteur, les travailleurs soulèvent parfois jusqu’à dix tonnes par jour. Un soutien dorsal peut faire toute la différence. »

Swissport


Le transporteur de bagages Swissport est l’une des entreprises qui cherchent à déterminer si une combinaison robotisée peut aider leurs travailleurs. « Depuis l’année dernière, nous testons des exosquelettes avec un groupe de travailleurs des aéroports de Bruxelles et de Liège », explique la société. « Selon les premiers résultats indicatifs, nous pouvons prévenir 80 % des accidents et des absences liés à la manipulation de charges lourdes et aux problèmes de dos. » La période d’essai se terminera à la fin de l’année, après quoi Swissport décidera si les exosquelettes seront déployés à plus grande échelle.

Il est également important de noter que les prix des combinaisons sont en train de chuter considérablement. « Il y a quelques années, il fallait payer jusqu’à 50 000 euros pour un exosquelette, aujourd’hui, c’est autour de 10 000 euros. Avec Huskk, nous voulons encore plus baisser le prix », déclare Lennert Vierendeels, qui est toujours à la recherche d’un financement de trois à quatre millions d’euros pour sa start-up.

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